Le Rubis

Le Rubis était un sous-marin mouilleur de mines, de 66 m de long, du type Saphir. Il déplaçait 762 tx en surface, avec deux moteurs diesel il atteignait la vitesse de 12 nœuds. En plongée il transportait 900 tx propulsé à 8 nœuds par des moteurs électriques.

La profondeur :
40 m

L’accessibilité :
Niveau 3

Les conditions de la plongée :
Risque de courant qui peut être fort.

La plongée :
La descente se fait dans le bleu, et petit à petit on le distingue, une teinte marron qui tranche avec le sable blanc sur lequel il repose entier. Le bâtiment est relativement bien conservé, intact, mais dépouillé de ses instruments de navigation.
Le pont plat s’étend sur plus d’une dizaine de mètres en avant du kiosque. Le plancher à disparu en de nombreux endroits et laisse apparaître des bouteilles d’air comprimé, des tubulures, des vannes…
Le kiosque est fort bien conservé, mais a perdu son périscope, ses  instruments de navigations, son armement, subsiste encore le support de compas. Le panneau de descente est encore ouvert ainsi que son sas, mais attention c’est très étroit. L’ouverture à l’arrière par laquelle on pouvait entrer est aujourd’hui bouchée. C’est une plongée riche en émotion par la qualité de la conservation de l’épave.

Son histoire :
Après avoir appartenu aux 7ème et 5ème divisions de sous-marins de Toulon, le Rubis a été affecté en 1937 à l’escadrille des sous-marins de Cherbourg.
Au cours de la campagne de Norvège, en mai 1940, le Rubis mouille ses mines le long de la cote norvégienne. Celles-ci touchent quatre bâtiments norvégiens en mai et juin, puis trois navires de commerce en juillet. Le jour de l’armistice, le 22 juin 1940, le Rubis est basé dans le port de Dundee en Écosse. Sous l’impulsion de son commandant, le lieutenant de vaisseau Georges Cabanier, il rallie sans hésiter les Forces navales françaises libres avec la quasi-totalité de son équipage.
Lors d’un mouillage de mines au large de la Norvège le 21 mai 1941, le Rubis aperçoit et torpille le navire de commerce finlandais Hogland. Avarié par la déflagration du torpillage et incapable de plonger, le Rubis regagne Dundee en surface, protégé par les avions de la Royal Air Force, à l’approche des côtes écossaises. Plus tard au cours de la guerre, le Rubis mouille des mines dans le golfe de Gascogne. Elles coulent trois dragueurs de mines allemand, un chalutier armé et un remorqueur français en 1942, ainsi qu’un quatrième dragueur de mines allemand en 1943. En opération au large de Stavanger en septembre 1944, ses mines toucheront deux navires anti-sous-marins et deux navires de commerce. En octobre et novembre, le Rubis continue ses mouillages de mines dans les eaux norvégiennes, endommageant deux navires, mais sans les couler. Toutefois, le 21 décembre 1944, ses mines coulent trois navires anti-sous-marins, un navire de commerce allemand et un dragueur de mines.
Durant la seconde Guerre mondiale, le Rubis aura accompli 22 patrouilles opérationnelles, mouillant 683 mines et coulant des navires pour un total d’environ 21 000 tx de jauge brute. Il coula au total 22 navires ennemis, incluant 16 navires de l’Axe (dont 14 allemands, incluant 12 navires de guerre), le Rubis a eu le plus long palmarès des Forces navales françaises libres. Il fut nommé compagnon de la Libération.
De 1946 à 1948, le Rubis est utilisé comme sous-marin école à Toulon.
Le Rubis a été désarmé le 4 octobre 1949 et coulé volontairement le 31 juillet 1958 pour éviter qu’un Compagnon de la Libération ne soit livré aux chalumeaux des ferrailleurs. L’épave du Rubis repose à plat sur le sable par 41 m de fond entre Cavalaire et Saint-Tropez. Elle a d’abord été utilisée comme cible sonar par la Marine Nationale, puis est devenue un site de plongée réputé de la Méditerranée.

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